[DOSSIER N°282] Le poulailler

La lali lalouuuu !!

Oh mon Dieu, mais qué yé soui CONTENTE de vous rétrrrouver oyourdoui pour oun nouvel arrrticle !

D’autant plus que c’est pour un petit texte que j’ai écrit héhé ! D’ailleurs, cette fois, j’ai décidé de faire plus dans la sobriété si vous voyez ce que je veux dire, parce que c’est bien beau les phrases à rallonge, les mots qu’on ne comprend à moitié pas et les petits jeux de mots tellement décalés, qu’on penne à les faire éviter de tomber de la table… Mais le top, c’est quand même d’aller à l’essentiel, pour être bien compris.

Parce que vous voyez, si on dit tout, ou du moins qu’on n’en dit trop, ça ne donne pas trop envie de s’y intéresser.

Là, c’est tout le contraire.


Le poulailler

Mes parents avaient divorcé il y a de ça sept ans. Mon père disait que c’était parce que ma mère ne parlait pas assez. Ma mère disait que c’était parce que mon père ne voulait pas de poules.

            C’est vrai que ma mère n’est pas très bavarde. Ainsi, dès qu’elle parle, elle va directement à l’essentiel. Elle fait partie de ceux qui ne se surchargent pas de formulations alambiquées.

            Aujourd’hui, tôt le matin, elle a déclaré : « Il pleut. ».

            Ce qui est bien avec maman, c’est qu’on ne peut jamais démentir ce qu’elle dit, et c’est sûrement ce qui déplaisait le plus à mon père.

            C’est effectivement un beau jour de pluie en pleine campagne. L’humidité se fait ressentir jusque dans le poulailler.

            Depuis que j’habite en Haute-Normandie avec ma mère, il pleut un jour sur trois. Mais ce n’est pas grave parce que notre maison est très grande. Et puis, j’ai des bottes de pluie.

            Aujourd’hui, quand je suis descendue dans le jardin, j’ai pensé que j’étais seule sous la pluie. Et c’était vrai. Je me suis demandée si je pouvais me noyer hors de l’eau, juste à cause de la pluie.

            Comme il faisait trop froid, je suis partie m’abriter sous un arbre. L’odeur de l’écorce humide m’a donné un frisson. C’était étrange. Pourtant j’aimais bien cette atmosphère. Je me suis endormie pendant quelques minutes. Et quand je me suis réveillée, j’étais ailleurs, il faisait beau, et les poules picoraient quelques mètres plus loin.

            J’ai décidé sur un coup de tête que c’était le meilleur moment de ma vie.

            J’ai regardé les nuages qui me souriaient et je suis rentrée par la porte de la cuisine. Ma mère était allongée sur le sol et elle réparait le pied de la table qui était abîmé. Je l’ai saluée, puis je suis montée dans ma chambre.

            J’ai ébranlé tout l’espace pour enfin trouver ma plume. Ce n’était ni une plume de paon, ni un outil d’écriture raffiné.

            Ainsi munie de ma plume de pigeon, j’ai couru jusqu’au garage. Après avoir dérapé sur un vieux tapis rugueux et décrépi que m’a mère s’obstinait à garder, je me suis assise sur le bord de la table à outils.

            Cette table était rouge. Rouge comme un sang qui aurait séché au soleil. Rouge comme les adorables pommettes de ma grand mère. Rouge comme on l’entend chacun au fond de soi sans pouvoir l’exprimer.

            J’ai caressé la plume en pensant qu’elle était belle, qu’elle était rare.

            Il n’y avait pas de pigeons à la campagne, ni même de cafés. A la campagne, il n’y avait pas non plus d’évènements particuliers.

            Ici, j’ai seulement ma mère, et son poulailler.


Vous restez sur votre faim n’est-ce pas ?

Je vous conseille de relire une deuxième fois ce texte. Puis, dites-moi en commentaire ce que vous en pensez. Et qui sait, peut-être y aura-t-il une suite…

En tout cas, j’aime de plus en plus écrire des petits textes comme celui-ci, ça m’amuse ! 😉

Après, en toute honnêteté, c’est vrai que mon style d’écriture penche plus vers la Conjecture des objets incollables si vous voyez ce que je veux dire, mais j’aime bien varier les plaisirs de temps en temps.

Bref, je ne vous le répèterais jamais assez, mais ce serait vraiment nice de m’envoyer vos petits textes à l’adresse del blog (contact@maïa.fr), y’a plus de partage comme ça ! Enfin, je ne vais pas vous forcer non plus… Il faut juste se dire qu’un texte qui n’est pas lu n’est pas vraiment un texte.

Mais bref, en ce moment je suis super sympa, donc si vous voulez lire un article en particulier, je sais pas peut-être qu’il y a un thème qui vous intrigue ces temps-ci ou je ne sais quoi, et bien faites-en part en commentaire !

(et oui, c’est vrai, j’ai un problème avec les lettrines, je trouve ça trop esthétiquement satisfaisant et plaisant, alors chut)

Allez, on se retrouve la semaine prochaine pour un nouvel article, sans pression bien évidemment ! 😉

Bisous

8 thoughts on “[DOSSIER N°282] Le poulailler

  1. Ingrid says:

    Hey, ben oui on reste sur sa faim ! Cela nous donne une grosse envie d’omelette, d’oeufs cocotte ou mollet ou dur-mayonnaise.. On sent qu’il va s’en casser des oeufs dans la suite !?
    LA SUITE Maïa !!!

    • Maïa says:

      Hahaha je vois que quelqu’un s’est bien amusé avec tous ces jeux de mots ! C’est vrai que la suite va être plutôt étonnante (j’ai l’idée, « il ne me reste plus qu’à » écrire tout ça) ! En tout cas je suis contente que tu aies apprécié ce petit texte !

  2. Brigitte says:

    Ça fait quelques semaines maintenant que j’ai lu ton article, mais comme je sais que ça te casse bien les couilles que personne ne commente, et bien voilà ! Alors, pour commencer je dois dire que j’adore les effets un peu mystérieux, avec les phrases courtes et tout. La réplique, je cite : « J’ai décidé sur un coup de tête que c’était le meilleur moment de ma vie. » est vraiment une bourrasque que je me suis prise en pleine tête ! Quel talent ! Je ne saurais que dire bravo ! A quand le livre ?? (en tout cas, moi je le lirais)

    • Maïa says:

      Oh, purée, que je suis bête, j’avais complètement oublié de répondre à ton commentaire Brigitte, excuse-moi ! Moi aussi j’aime beaucoup l’effet avec des phrases courtes et tout, c’est très plaisant, même si je dois bien avouer que j’adore aussi écrire des phrases sans fin avec des petites apostrophes délicates ! C’est vraiment dingue, moi aussi j’aime beaucoup cette phrase, je trouve qu’elle est à la fois si simple, à la fois tellement vraie, mais l’un n’empêche pas l’autre tu me diras… Pour le livre, je ne sais pas encore, c’est vrai que j’ai du mal à me tenir à une seule histoire, mais pourquoi pas un recueil de nouvelles, l’idée me plaît bien héhé ! Je te remercie pour ce commentaire adorable !

  3. Moocha says:

    Coucou,
    J’ai beaucoup aimé cet article. Les textes sont justes magnifiques. Puis cela m’a permis de découvrir encore un nouvel univers d’écriture ! D’ailleurs, j’ai quand même préféré ton autre essai sur les objets incollables, j’ai trouvé que c’était plus détaillé, peut-être aussi plus avenant, je ne sais pas trop comment dire…
    J’adore en tous cas les petits textes comme ça, j’écris moi-même aussi des histoires de temps en temps, mais je n’aime pas trop les partager, c’est assez personnel.
    Bisous

    • Maïa says:

      Heyy ! Je te remercie pour ce retour positif ! C’est vrai que pour cette fois j’ai essayé de renforcer le côté mystérieux du personnage de la mère notamment, mais avant tout il me tenait à coeur de créer une atmosphère un peu moins « avenante » en reprenant t’es termes. J’aimerai publier la suite dans les mois qui viennent (mais bon l’inspiration ne se programme pas), j’espère que cela te plaira davantage Moocha ! J’aime beaucoup aussi écrire dans un style, qui je l’avoue, est totalement différent car je prends plus de libertés, comme avec la Conjecture des objets incollables. A bientôt sur le blog ♥

  4. Natalie says:

    Cet article me fait frissonner de l’intérieur par tant de bon sens ! J’ai aussi eu une très mauvaise expérience en campagne avec un poulailler, c’était vraiment horrible. Le coq m’avait attrapé le mollet et il ne voulait pas le lâcher ! J’ai du courir en traînant la patte jusqu’à l’hôpital ! Mon mari m’a dit que j’avais failli perdre ma jambe… Qu’importe ! Je voulais me débarrasser de ce putain de coq ! Finalement on m’a fait 13 points de suture, mais je vais être très ferme (lol) avec vous : je n’ai pas eu mal du tout !
    Histoire de vous montrer que la ferme n’est pas tout rose cochon !
    Bises

    • Maïa says:

      Je suis encore farouchement mise à mal par ton anecdote ! C’est vrai que la plupart du temps les coqs sont vraiment agressifs ! Je suis tout de même contente que mon histoire courte t’ai plu ! Merci pour ton commentaire

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